J'ai désappris les rites.
Oublié les mots.
Laissé la végétation sauvage refermer les passages.
De ton nom, je n’ai gardé que deux ou trois lettres que j’ai glissées dans les lignes de ma main.
Je n’ai rien emporté.
De ce que j’ai appris, je ne me souviens que du silence.
Magma brûlant.
Buisson ardent impossible à consumer.
Avec toi, j’ai goûté le repos. Contemplé les étoiles et le ciel. Je t’ai offert les fleurs que je n’ai pas cueillies. J’ai couru à la source nocturne. J’ai veillé tard dans cette obscurité profonde. J’y ai plongé mon corps et puis le monde. Au matin, tout s'était tu en moi. Le silence avait revêtu mon âme. Et chaque parcelle de ma chair. J’ai patienté le temps qu’il a fallu. Pour que mes pas me rejoignent. Que mes contours se retrouvent. Et qu’avec les tiens, pour un temps, ils se fondent. Se fécondent. Contre mon âme, j’ai gardé la trace de ton coeur. Pour laver les fatigues de ta route. Pour te faire une terre où le temps est une source vive. Où les paroles sont mémoires et créations. UlyssE
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