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Inventaire


Il y a ces jours marée où tout en moi se retire. Reste le soleil et sa brûlure, le sel de la terre pour butin. Mon silence: un bouquet que je t’offre. Être aimée de toi ainsi. Jusque dans mes disparitions. Les jours rivières et leurs flots… L’impermanence foisonnante. Le sans-cesse. L’étonnement qui n’en finit pas. L’évidence de cette coulée vivifiante contre la peau. Dedans dehors. Un pied de chaque côté de la frontière. Le corps en suture.


Jours de pluie. Goutte à goutte ou trombes d’eau. Le repli à l’abri du chagrin. Cette pudeur.  Sa richesse ignorée. Secrètement espérée par les terres asséchées d’oubli. Ces jours-là, au loin, je t’appelle. Mais tu ne le sais pas.

L’exaltation douce d’une aube sur la peau du monde aux jours de rosée. L’infinie délicatesse d’une nouveauté qui se dévoile.  Le prisme d’une minuscule goutte pour démultiplier les possibles. Démesure renversante de l’infime. Mise au repos de tous les orgueils. Lieu de ma paix.


Il y a encore le fracas des jours tempêtes. L’insoumission dans le sang. La puissance renversée comme le bouquet sur la table. L’eau et la lumière hors les murs. Une hémorragie éblouissante.

La vacuité trouble des jours lacs. Les heures du repos, de l’attente. Les heures lisières. L’image d’un temps qui s’attarde et fait halte. Son reflet dans le miroir des habitudes. Ce qu’il y a de bon et de las en cela.


Et puis les jours torrents, les jours sources,  les jours flaques minuscules et croupissantes, Les jours de brume,  Les jours fontaine… Tous ces jours qui sont des siècles ou des minutes. Des continents. Qui font notre âme changeante et vive. Qui nous sauvent bien souvent de nous-mêmes et de nos enfermements.

De ces milles eaux qui ne sont qu’une seule multitude, je t’embrasse.


UlyssE

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