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Exil


Je suis un chien errant.

Ivre d’exil. 

Où es-tu donc ma terre ?

De terre je n’en ai pas.

J’ai planté mes racines haut dans le ciel, si loin qu’elles ont pénétré le monde par ses soubassements.

Je suis fils de cette arche verticale.

Fils de cette immensité.

Toujours mon cœur m’appelle au large.

Et parfois mon âme gémit de n’avoir pas de maison.

De n’avoir pas de lieu où déposer ma peine.

De n’avoir pas de racine dont je me sentirais le fruit.

A chaque départ, c’est le même déchirement sourd.

Mon cœur se divise comme on couperait un jeu de carte pour qu’il se mélange à nouveau d’une autre manière.

Il devient cette poignée de fragments.

Il est fait de milles petites frontières volatiles que j’assemble et que je démantèle au rythme de mes voyages.

Dans mes errances j’ai appris un langage qui traverse toutes les langues.

J’ai appris à parler pour que l’immensité du dedans trouve le lieu de son écho.

Et je garde le silence comme une perle lumineuse dans ma main ouverte.

En lui je retrouve le centre de tous les mondes.

Le lieu de la rencontre. 

Ma terre originelle.

Toujours je me tiens là, debout, devant l’obscurité béante.

J’attends que tu me rejoignes.

Et toujours tu me viens.

Toujours tu reconnais l’appel du ciel qui déchire l’obscurité des temps.

Ainsi, tu perpétues l’œuvre la plus ancienne de toutes les créations.

L’œuvre de ton humanité.


UlyssE

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