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Aveu


Je voudrais mettre à nu et mon corps et mon âme.

Déshabiller l’image si patiemment construite. Effeuiller toutes ces lettres que je n’ai pas écrites…

Accomplir cette mue.


Je voudrais te montrer la béance et l’informe. Te dire combien l’horreur siège aux côtés du bien, les deux faces d’une pièce dans le creux de ta main,

Indissociablement.



Je voudrais te garder des heures contre mon torse, Les rythmes de mon cœur t’enseignant leur déroute, Et qu’à tes certitudes, tu préfères tes doutes, Inachevés et libres.


Je voudrais bien encore ne t’épargner de rien. Ni du sel, trop acide, sur la fissure des lèvres, ni du soleil brûlant sur ton cou d’abandon. La saveur du réel…


Je voudrais que ce goût, enfiévré et sauvage, Revienne et te délivre de tes repères anciens comme d’un fardeau trop lourd et trop longtemps porté Au bout de tes bras frêles…


Je voudrais bien t’offrir mon âme silencieuse Comme une terre d’asile si longtemps recherchée. T’écrire ces quelques mots, dépossédés de tout, Si pleins de mon amour.


Les mots bancals, les mots boiteux, les mots serrés dans les corsets de nos histoires finissantes. Le mots qui manquent, enfin, pour se tenir debout. Et vivre, résolument.


Ulysse

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