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Oracle


Je me suis vu.


Dans ce corps d’homme traversant océans et déserts. Dans ces gestes, ces mots, cette place au monde, je me suis vu. Non plus dans les rêves de mes solitudes adolescentes. Mais ici et maintenant. Je me suis vu de chair et de souffle. Surpris comme l’enfant devant son propre reflet.

Je suis donc devenu l’homme qu’un jour j’ai voulu être ?



Dans l’abondance de l’été, t’écrire me semble morne. Je voudrais être peintre et dessiner pour toi la chatoyance des couleurs et l’insolence du ciel. Ils te diraient la maturité de ces jours gorgés de miel.

Ici la lumière rayonne jusque dans la nuit comme un troupeau d’étoiles paisibles et innombrables dont j’aime être berger. Je veille dans l’obscurité lascive d’un silence qui nourrit mon âme plus sûrement que tous les oracles. Et je te sais là dans le lointain.

Ici les rêves sont des oiseaux migrateurs vivant au large de nos vies. Et nous les contemplons dans le ciel incertain de nos jours à venir. Ils sont la proue de notre navire intérieur.  L’étoile du levant qui à jamais nous devance dans nos périples.


Ici s’estompe la lisière de mon imaginaire. Il m’a fallu du temps pour la rejoindre. Sur le rivage, je laisse le manteau de cendres de mes jours consumés.

Le temps est venu pour moi de rejoindre le large.

Patiemment je t’embrasse.


ton Ulysse

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