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Rêverie


Allongé sur la terre humide et chaude, je tisse les nuages pour en faire mon lit.  Je sens mon corps lourd et sourd se fondre lentement dans le sol poreux.  Terre mère. Argile originelle. Je me souviens.

L’odeur de ma peau se mélange aux effluves suaves qui s’attardent après l’orage.

Parfum de mes édens, j’en goûte chaque détail. Chaque nuance. Je vibre de l’incandescence de la braise et de l’infime densité de l’air. Rite imperceptible sur mes terres intimes.

Je n’attends rien. Je n’invoque ni la pluie, ni le beau temps. Ni l’oiseau du matin.

Ni la cour des miracles.

Je fais silence. Sobriété délicieuse. 

La brise fait danser les hautes herbes autour de moi.

Elle répandra bientôt les précieuses semences que je sens déjà frémir dans la courbe des ombelles. Avec elles, j’apprends l’art du simple. Les signes invisibles. Avec elles, j’apprends à voir. A recevoir. Avec elles, je fais œuvre de présence au monde. Assiduité légère et grave de ma vocation profonde. Celle d’être vivant.

Et cela m’est doux. Infiniment doux.


Ulysse

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