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Naître et renaître



Il y a biensûr tout ce que tu sais.


Des coffres pleins, empilés dans ta mémoire. Parfois enfouis sous la masse poussiéreuse des années, tant et si bien qu’ils en deviennent inaccessibles. D’autres fraîchement déposés, ici et là, en amas de tissus et de joyaux aux couleurs vives. Chamarrés par les nuances infinies de tes explorations.



Oui, il y a biensûr ce savoir aux contours brodés de net et de précis. Comme autant de formes en toi qui s’habillent savamment de mots et de réel. Il y a ce savoir que tu peux classifier, répertorier, distinguer. Celui que tu ranges dans des boîtes plus ou moins consciencieusement étiquetées. Et que tu ressortiras les jours de banquet pour éblouir de précision et de raffinement. Rendre service aussi. Éclairer parfois. Écraser, peut-être. Oui il y a biensûr une part de soi qui est dédiée à ce savoir-là.


Cet avoir-là.


Même mon écriture qui accoure jusqu’à toi en est en partie revêtue. Vois comme elle est parée de nos lieux les plus communs. De nos sous-entendus. De nos socles patiemment construits. Vois comme tu consens à comprendre immédiatement ce que je t’écris…

Pourtant il y a aussi cette peau qui vibre sous le vêtement du savoir. Comme une énigme. Ce souffle que tu sens et qui décale doucement les étoffes. Qui décolle imperceptiblement le tissu du savoir, de la peau de la connaissance. Cette autre manière de rentrer en lien avec le monde. De se mettre en sa présence. Simplement mais véritablement. Cette manière de co-naître, dans l’instant de la rencontre.


Cet être-là.


Cette façon d’advenir à soi en laissant advenir le monde en soi. Patiemment. De se laisser nourrir à la becquée par ce qui se donne et de laisser chaque petite chose nous enseigner son génie propre.

Il y a alors ce choix, possible, de déserter ce qui sépare dans les profondeurs originelles. Ce qui disloque, dans les fondements du monde. De sortir du « ou bien » « ou bien » quand il s’agit du plus essentiel de ce que nous traversons. De faire lien dans nos soubassements. De tout prendre à bras ouverts. D’être en soi ce liant. Ce fil conducteur tissé entre tout ce que tu vois, entends, ressens, comprends. Comme une membrane vibrante et rayonnante. Oui, il y a bien cette autre manière d’accueillir le parcellaire pour y trouver l’infini.


Ce peut-être là.


Et tu l’entraperçois… De fil en fil, de part en part. Cette façon de vivre de cette vie gigantesque dans ce corps-grain-de-sable. Insignifiant et grandiose. Aussi insignifiant et grandiose que tout ce que tu vois, que tout ce qui te pénètre et t’altère. Dans l’opulence et le dénuement.

Vivre de cette alchimie secrète entre soi et le monde. Et en ressortir grandi. Reconnaissant…


Ulysse

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